Bonsoir Baptsim,
Rassurez-vous, même si l'Alpha 290 commence à dater (il est sorti en 2010) et ne possède pas toutes les facilités et la réactivité d'un boîtier actuel, il doit vous permettre d'obtenir les résultats désirés (je couvre certaines activités de sport auto sur circuit, un domaine où j'officiais déjà avec l'Alpha 100, encore plus ancien, il y a pas mal de temps).
Le problème est qu'il semble vous manquer certaines bases dans le domaine optique, ainsi – et c'est normal à votre âge – dans le domaine de la photographie avec un "vrai" appareil photo, comme l'est le reflex A290.
Il serait vain de vous proposer des leçons de photographie ici (vous devriez trouver facilement des sites de formation pour débutants sur Internet, voire vous inscrire dans un club près de chez vous). Cela demanderait de longues pages de rédaction ; autant acquérir un ouvrage existant.
Je vais donc vous livrer simplement quelques notions et astuces pour vos applications.
D'abord, quelques considérations résultant de la physique optique.
1/ Plus l'ouverture du diaphragme du boîtier est grande, plus il rentre de lumière dans un temps donné, mais plus la zone de netteté (que l'on nomme "profondeur de champs") est faible. A contrario, plus on ferme le diaphragme, plus on allonge la zone de netteté. Cette ouverture étant énoncée selon l'inverse de la focale, une ouverture de f16 ( en fait 1/16) par exemple est plus fermée que f4 (en fait ¼).
2/ Plus la focale utilisée est longue (par exemple lorsque l'on zoome pour se rapprocher virtuellement du sujet), plus la zone de netteté est réduite. Et inversement. Ainsi, avec votre zoom 18-200, la zone de netteté sera grande à la focale 18, mais assez réduite à la focale 200.
Lorsque le sujet est immobile.
1/ Abandonnez définitivement le mode auto et le mode P. Le mode auto ne fonctionne que sur les paysage lorsqu'il y a une bonne luminosité. Le mode P permet seulement de faire varier l'un des paramètres du mode auto. Pas convaincant. Pour les sujets fixes, le mode approprié est le mode A : priorité à l'ouverture du diaphragme. Ce qui permet de choisir une ouverture en fonction de la profondeur de netteté désirée. C'est un mode semi-automatique, car le calculateur de l'appareil va se charger de fixer la vitesse d'obturation permettant d'obtenir une exposition correcte. Bien entendu, si la luminosité ambiante est faible, cela peut conduire à une vitesse très lente, avec risque de flou de bouger de l'opérateur. En validant le fonctionnement de la stabilisation capteur, vous pourrez descendre jusqu'au 1/25e ce qui nécessitera toute de même de bien vous caler et de déclencher avec souplesse.
2/ Activez le collimateur d'AF (Autofocus) central, et uniquement lui. Avec celui-ci pointé sur l'endroit souhaité pour la netteté, lorsque vous appuyez mi-course sur le déclencheur pour faire la mise au point auto, vous avez la garantie qu'elle ne se fera pas ailleurs. En conservant l'appui mi-course, vous pouvez modifier le cadrage pour ne pas forcément conserver le sujet au centre de l'image. Une fois le cadrage choisi, vous déclenchez : la netteté sur le point choisi aura été conservée. Avec tous les collimateurs activés, l'appareil ne sait pas forcément quel est l'endroit où vous voulez faire le point.
3/ Réglez votre autofocus en mode AF-S. Seul lui permet de verrouiller le point (déclencheur mi-course) sur le sujet pour pouvoir modifier le cadrage avant de déclencher.
Lorsque le sujet bouge.
1/ Pour les sujets mobiles, le mode approprié est le mode S : priorité à la vitesse d'obturation. En effet, le boîtier ne sait pas avec quelle rapidité le sujet évolue. C'est donc à vous de fixer la vitesse d'obturation. Il vous faudra faire des essais pour la déterminer. Si 1/125e convient pour des évolutions relativement lentes, une voiture de course ou un oiseau réclament souvent une vitesse d'obturation comprise ente 1/1000e et 2/1000e. La solution "peinarde" serait de choisir en permanence une vitesse élevée ; mais vous buterez vite sur la plus grande ouverture possible du diaphragme du zoom. Avec, pour rappel, les conséquences sur la zone de netteté ! Vous voyez que même avec un reflex, on ne peut pas tout faire…
2/ Là également, utilisez le seul collimateur d'AF central, pour suivre le sujet comme avec un fusil. Si le sujet ne doit pas être centré, vous pouvez aussi sélectionner l'un des autres collimateurs ; mais attention, ils sont moins sensibles.
3/ En particulier si le sujet évolue en distance par rapport à vous, réglez votre autofocus sur AF-C. En effet, dans ce mode, tant que vous maintenez l'appui mi-course sur le déclencheur, l'appareil recalcule en permanence le point jusqu'à ce que vous déclenchiez. Pour être efficace, le collimateur (central) ne doit jamais quitter la cible, sous peine de la perdre et de faire le point sur l'endroit qu'il vise.
4/ Afin d'avoir une photo nette sur un sujet mobile, il faut le suivre en permanence, et non pas attendre qu'il passe devant l'objectif.
Nota : pour l'AF, on trouve également M (mise au point manuelle) et AF-A. Ce dernier est censé basculer entre AF-S et AF-C selon que l'appareil trouve que le sujet est immobile ou mobile. L'AF-A est à oublier, car il est trop souvent pris en défaut
Comprendre votre télézoom.
Votre Tamron 18-200 3.5-6.3 est à ouverture glissante. Cela veut dire qu'à la plus courte focale (ici 18 mm), son diaphragme peut ouvrir au max à f/3.5. C'est là que vous pourrez faire entrer le plus de lumière. Mais plus vous zoomez, plus l'ouverture mini se ferme, jusqu'à ne pas pouvoir ouvrir à mieux que f/6.3 sur la plage des longues focales (de 120 à 200 mm). Donc plus vous zoomez, plus vous aurez besoin que la luminosité ambiante soit forte. Avec ce zoom, inutile par exemple de vouloir prendre des voitures de course sur circuit lorsqu'il pleut, ou même qu'il fait moche. D'une part parce qu'il faut utiliser des longues focales vu que l'on ne peut approcher de la piste ; d'autre part parce qu'il faut utiliser des vitesses d'obturation élevées, qui ne pourront équilibrer l'exposition idoine faut de pouvoir ouvrir suffisamment le diaphragme.
Enfin, la sensibilité du A290.
La sensibilité nominale de son capteur est (de souvenir) de 200 iso. C'est à cette valeur que vous devez tenter de prendre vos clichés. En effet, c'est à cette valeur que vous ferez les plus belles photos. D'une technologie ancienne (capteur CCD), ce capteur manque de sensibilité propre. Lorsque l'on est bloqué par le couple ouverture/vitesse qui ne permet pas un exposition suffisante, on peut avoir recours à l'augmentation de la sensibilité du boîtier, au travers d'un amplificateur numérique qui – comme son nom l'indique – amplifie le signal numérisé issu du capteur. Comme les signaux sont extrêmement faibles, on amplifie au passage le bruit de fond et les rayonnements électromagnétiques parasites. Ça se traduit sur la photo par du moutonnement (à l'image des grains avec les pellicules sensibles du temps du numériques), avec souvent des points colorés, qui dégradent l'image, en particulier dans les parties sombres. Avec le A290, la photo obtenue est encore exploitable jusqu'à 800 iso, mais il faut éviter de monter au-delà, sauf à faire quand même un cliché de ce que l'on n'aurait, sinon, pas pris du tout.
J'espère que ces infos et conseils vous permettront d'exploiter au mieux votre équipement.
Bonnes fêtes de fin d'année.
